Pourquoi ne faut-il pas baisser le chauffage de 3 degrés la nuit?

Les bêtises que j'entends dire par les chauffagistes.

Pour économiser l'énergie, il faut baisser le chauffage de 3 degrés la nuit et en en cas d'absence dans la journée. En effet, ne pas baisser la température quand on n'est pas là sur-consomme et tout couper consomme finalement plus.

La fausse démonstration avancé.

Si l'on coupe complètement le chauffage, on va économiser un peu d'énergie pendant l'absence mais on va dépenser beaucoup pour remettre la température car il faudra que le chauffage soit mis en pleine puissance pour rattraper les degrés perdus. Au total on va dépenser plus pour réchauffer la maison que ce qu'on a économisé pendant la coupure.

Le calcul impossible à faire.

Les chiffres sont les suivants:
La durée de l'absence est variable (mais on peut en avoir une idée!)
Quand on chauffe en baissant la température de 3 degrés on chauffe peu (rudement discutable car au début on ne chauffe plus du tout jusqu'à ce que la température soit descendue)
Quand on ne chauffe pas du tout pendant une absence, on ne consomme rien (ça c'est vrai)
Quand on doit remonter la température de 3 degrés il faut dépenser un peu plus d'énergie
Quand on doit remonter la température après une coupure il faut dépenser beaucoup d'énergie.

Les chauffagistes insistent pour dire que c'est rentable de baisser la température sans couper le chauffage car:

"durée de l'absence"   x   "chauffe un peu"   +   "un peu d'énergie"   <   "beaucoup d'énergie"

Si vous avez une calculatrice capable de faire des multiplications avec de touches "un peu" "beaucoup" et "passionnément" vous arriverez peu être à vous en sortir. En tout cas je suis un scientifique et les notions de "pas mal de plus qu'un peu moins" ne rentrent pas dans mes preuves.

Une méthode pour calculer.

Au lieu de prendre comme donnée les énergies apportés pour chauffer que je ne peux pas chiffrer, je choisis de prendre comme référence l'énergie perdue (celle qui s'en va par les murs, fenêtres, toit, aération de VMC et autre).

La puissance perdue à un instant donné est égal à la différence de température entre l'intérieur et l'extérieur divisé par la résistance thermique de la maison. L'énergie perdue en une journée est égale à la somme de cette puissance sur une journée. Comme la résistance est presque une constante on peut dire que l'énergie perdue en une journée est égale à:

"énergie perdue" = "différence de température moyenne" / "résistance thermique".

Pour faire des économies d'énergie.

Avec la formule ci-dessus et en dehors des trucs que l'on savait déjà (plus la maison est isolée, moins on dépense, on dépense moins de chauffage si il fait chaud dehors...), on peut dire qu'en cas d'absence ou pendant la nuit dans les pièces que l'on utilise pas, il vaut mieux couper complètement le chauffage et donner un bon coup de chauffe quand on en a besoin que de maintenir la température trois degrés en dessous du bien être.

Si en coupant tout la température descend de moins des 3 degrés, les deux solutions sont identiques (on ne chauffe pas du tout en absence); par contre si elle descend plus, on fera des économies vu que la différence de température moyenne est plus petite.

Notez aussi que si vous habitez le sud avec une température extérieure de 10 degrés, baisser la température de la maison de 20°C à 17°C fera une économie de 30% alors que si vous habitez avec un hiver bien froid (un bon -10°C de moyenne) vous n'économiserez que 10%. Mais avec la même maison l'économie en euros est la même.

Temps de chauffe.

Je n'ai pas parlé du temps de chauffe de la maison. Au cas ou l'on coupe le chauffage du séjour en allant se coucher, jusqu'au lendemain en revenant du boulot, il se peut qu'il faille deux heures pour remonter la température. Mais dans ce cas, le mieux est de programmer le chauffage pour qu'il se réveille deux heures avant le retour.

Avec une pompe à chaleur type air-air, le temps de chauffe de l'air ambiant est assez rapide. Par contre les meubles auront emmagasiné du froid. Au bout de mettons un quart d'heure, il fera bon dans la pièce, mais une ouverture d'un placard vous enverra une bouffée d'air froid. Si cela vous déplaît, a vous de chauffer plus longtemps avant de rentrer (et donc de payer un peu plus)

J'ai vécu avec des convecteurs électriques. Au moment de la mise en route, le délesteur coupait tout le chauffage à cause de la puissance demandée (cet idiot laissait le ballon d'eau chaude en route!). Ayant fait un délesteur cyclique à 12 circuits (un par radiateur) et en coupant d'abord le chauffe-eau, au bout de 10 mn il n'y avait plus de délestage et au bout de 20mn, il faisait correct dans la maison.

Avec un bon chauffage au sol, maison bien isolée, l'inertie est tellement grande que l'on ne peut pas vraiment tout couper parce que c'est trop long à remonter en température. Ce type de chauffage est adapté à une température constante.

Les cas extrêmes

Avec une maison très bien isolé, la température ne descendra pas beaucoup. Tout mon baratin ne vous est pas utile.

Avec une maison pas isolée du tout et avec des murs très très fins et vide de meubles (pas d'inertie thermique du tout), la puissance de chauffe détermine directement la température intérieure (en fait la différence entre l'intérieur et l'extérieur), et le temps de chauffe est très court. En chauffant 8h par jour (sans chauffer les 8h de nuit et les 8h de boulot), on dépense 33% de ce que l'on aurait si on chauffant tout le temps Si l'on baisse la température de 3 degrés on dépense encore 70 à 90% de l'énergie en pleine chauffe, en période creuse soit une économie de 7 à 20% seulement (contre les 67% de ma solution).

Avec une vraie maison, on se situera entre les deux.

Pour voir si vous avez tout compris

La règle que j'ai dmontrée s'énonce à peu près par: "Pour faire des économies, il ne faut chauffer que quand on en a besoin, et plus la température moyenne de la maison est basse, moins on consomme".

En prêchant comme l'avocat du diable, je pourrais dire: "pour faire des économies, je chauffe quand je suis dans la pièce, et quand je m'en vais, j'ouvre les fenêtres de façon à descendre la température au maximum; ainsi la température moyenne de la maison est plus basse et je dépense moins". Intuitivement, cette affirmation est fausse. Comment le démontrer sans retomber dans les "pas mal de plus qu'un peu moins"?

Réponse


Clins d'œil d'Olivier > Pourquoi ne faut-il pas baisser le chauffage de 3 degré: la nuit?
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